Le contenu de cet article n'engage que son auteur : Régis Portalez

Au revoir 2020

Ça y est, nous en avons presque fini de cette année noire. Elle ne nous aura pas épargné grand-chose et serait-il vraiment la peine de revenir sur les souffrances que nous auront imposé la pandémie et la macronie ? D’ailleurs, ni l’une ni l’autre ne s’arrêtent au calendrier. La nouvelle souche de la première se répand aussi vite que la seconde vaccine lentement. Pour les six mois à venir, on sait ce qui nous attend : une alternance de confinements et de mensonges.

Les effets économiques de la pandémie vont cependant commencer à se voir. Les faillites, retardées par les mesures de protection mises en place, vont commencer à se multiplier. Le chômage va croître, jusqu’à 12%, nous disent les modèles de l’INSEE. La pauvreté et la précarité aussi vont augmenter. Si l’on compte les plans sociaux, il va aussi falloir se mettre à compter les suicides.

2021 risque bien d’être une année encore plus noire que ne l’aura été 2020. De manière générale, le futur proche est bien sombre. Le néolibéralisme finissant n’en finira pas de mourir, et il nous fera payer chaque spasme.

Ce soir de réveillon, j’ai regardé Totoro, seul dans mon salon et j’en tire une analogie d’où est tirée l’illustration : nous sommes sous la pluie, avec maman à l’hôpital. Et ça tombe et ça tombe et papa ne rentre pas. Mais arrivent le grand lapin mystérieux et le gros chat magique à 12 pattes avec son sourire. Ils n’existent pas, bien sûr. Mais ils nous rendent heureux. Mon gros lapin grogron, mon chat-bus à 12 pattes, c’est la révolution heureuse ou le changement d’ordre dans le calme. Ils n’arriveront pas. Je n’ai plus 10 ans.

Ce qui nous attend, c’est l’accumulation du ressentiment et la mise en cause violente d’un ordre qui va devenir insupportable. Ça ne se fera pas dans la joie, ni dans la musique, ni dans le « dialogue social », mais dans la violence et c’est bien triste de devoir en arriver là. Il suffirait de si peu pour rendre les choses meilleures.

Alors je ne vous souhaite pas une bonne année 2021, parce qu’on sait qu’elle sera malheureuse, mais un avenir, qu’on espère aussi proche que possible, peuplé de musique, de chemins creux, d’enfants heureux et de travail honnête. Un avenir peuplé de rêves qu’on sait impossibles mais dont on ne décroche pas. Un avenir rempli de joie, débarrassé du froid dégoutant et de l’inhumanité de cette société comptable. Un avenir de fraternité entre les hommes et de simplicité.