La situation de l’industrie française était déjà extrêmement préoccupante.
Démantèlements, cessions, désinvestissement et politiques publiques insuffisantes ou inadaptées ont fait régresser les capacités industrielles françaises. Ce constat est apparu violemment dans le contexte de la pandémie. L’incapacité à produire ou importer des équipements hospitaliers essentiels a aggravé la crise sanitaire.
Le sous-équipement des personnels hospitaliers les a mis en danger. L’absence de tests et la saturation du système de santé ne nous ont laissé que le confinement général comme moyen de protéger les populations. Celui-ci se mesurera bientôt en faillites et chômage, affaiblissant d’autant plus un tissu économique et industriel déjà fragilisé. Par ailleurs, la politique déflationniste envisagée par le gouvernement visant à renforcer la compétitivité des entreprises en baissant les salaires risque au contraire de déprimer la demande intérieure, aujourd’hui tournée pour près de moitié vers les produits industriels. Ce qui risque de se jouer, en plus d’une catastrophe sociale, c’est unaffaiblissement supplémentaire de nos capacités industrielles. Dans certains secteurs, le choc risque d’être létal et nécessite une réponse d’ampleur. Continuer de laisser mourir ou délocaliser trop l’industrie nous exposerait à une vulnérabilité encore accrue en cas de nouvelle pandémie ou de catastrophe climatique.
Cette note propose un tableau de la désindustrialisation en France depuis les années 1970, une évaluation de ses conséquences économiques et budgétaires ainsi que des propositions pour remédier à la situation, dans le contexte d’une rupture écologique nécessaire.
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