L’épidémie de Coronavirus, attendue de Chine depuis janvier et d’Italie depuis février, nous frappe durement à notre tour. Le virus est désormais présent sur tous les continents (hors Antarctique) et tous les pays frappés prennent des mesures radicales, étant données les conséquences sanitaires.
S’il y en a encore qui prennent la chose à la légère, rappelons que l’Italie fait de la médecine de guerre face à la saturation de son système hospitalier et que cela risque de nous arriver incessamment. Avant d’aller plus loin, nous tenons à préciser que toutes les activités de groupe sont suspendues et nous vous exhortons à rester chez vous et à n’y faire venir personne.
L’épidémie fera sans doute de très nombreuses victimes dont beaucoup auraient pu être évitées en apprenant de la gestion de crise chinoise et italienne, mais aussi coréenne et taiwanaise. Ce n’est pas le choix qui a été fait. Ils avaient le choix entre le déshonneur et la guerre, ils ont choisi le déshonneur et nous avons la guerre.
La crise économique qui suivra de près la crise sanitaire risque d’être sans commune mesure avec celle de 2008. Deutsche Bank mentionne déjà la pire récession depuis la seconde guerre mondiale. Les mesures des Etats et banques centrales n’auront à n’en pas douter pour simple objectif que de maintenir la liquidité du système financier (rachat de dette sur le marché primaire et secondaire). En langage militant : sauver les banques.
Ils risquent pourtant bien de ne pas y arriver, le manque de liquidité émanant du bas (économie réelle à l’arrêt oblige) risque bien de finir de tout envoyer valser. Cela aura des conséquences terribles qui se chiffreront en morts (comme en Grèce) si la politique qui suit consiste en un choc récessif et des mesures austéritaires.
En tant que polytechniciens humanistes face à 2020 comme d’autres ont été face à 1929, nous devons proposer autre chose et profiter de ce temps de confinement pour réfléchir rapidement et sérieusement à une politique alternative. Après tout c’est la raison d’être de notre groupe.
Les quatre thèmes qui nous viennent à l’esprit sont les suivants :
- réquisitions et nationalisation :La bourse s’est litteralement effondrée depuis un mois et certaines grosses entreprises stratégiques ne valent virtuellement plus rien (renault, thales, airbus, technip, etc). N’est-ce pas l’occasion de nationaliser (à prix de marché) pour :
- mettre l’outil productif au service de la lutte contre le virus (production de respirateurs, de masques, et gel, …)
- préserver cet outil productif et l’emploi associé des inévitables destructions qui suivront la crise
- préserver ces entreprises stratégiques des appétits étrangers
D’autre part, des unités de production pourraient être réquisitionnées (les usines sanofi par exemple) pour produire ce qu’il nous faut
- banques et banque centrale
- indépendance alimentaire
- recherche fondamentale
N’est-il pas temps de récupérer le contrôle de la banque de France et son pouvoir d’émission monétaire ? Ne faudrait-il pas faire un peu d’inflation plutôt que de la dette au secteur privé ?
Faudra-t-il laisser tomber les banques commerciales ? A quel prix ? Que pourrons-nous en récupérer ?
Nous devons considérer le risque que certains pays faisant face à l’épidémie suspendent leurs exportations de produits alimentaires (je pense aux pays du sud qui risque d’être durement touchés et qui devront garantir la survie de leurs concitoyens). Comment modifier la structure de production agricole française pour garantir un niveau d’indépendance minimal ? Réduction de la production intensive destinée à l’exportation, variétés des cultures, …
Comment s’extraire du droit américain des semences stériles commerciales (qu’un paysan puisse replanter une partie de sa récolte) ?
Les lacunes de l’organisation de notre système de recherche, où des projets sur les coronavirus ont été abandonnés pour des raisons budgétaires vont sauter aux yeux des citoyens. C’est l’occasion de proposer un meilleur modèle, acceptant de travailler sur des sujets qui ne sont pas à la mode mais peuvent sauver des vies des années plus tard.
Nous proposons donc à ceux qui seraient volontaires de vous coordonner par groupe de travail (via skype ou autre messagerie instantanée) pour aboutir d’ici deux semaines à des brouillons de ce que nous ferions si nous devions gérer la crise.
L’urgence est réelle, soyons à la hauteur.
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